Représenter les Meisho-e « les sites célèbres » est une longue tradition au Japon et illustrer les paysages renommés, notamment pour leurs couleurs au changement de saisons, se situe dans un héritage poétique cher aux artistes depuis l’époque Heian

Yamamoto Baiitsu (1783 – 1856) Vue d’Arashiyama au printemps
Paravent à 6 feuilles, couleurs et feuilles d’or sur papier – 166 x 357 cm – 1832
Yamamoto Baiitsu (1783 – 1856) a réalisé sur une paire de paravents deux compositions similaires illustrant deux sites célèbres de montagnes et de rivières situés aux environs proches de Kyôto

Yamamoto Baiitsu (1783 – 1856) Vue du mont Takao à l’automne
Paravent à 6 feuilles, couleurs et feuilles d’or sur papier – 166 x 357 cm – 1832
Le printemps à Arashiyama déploie ses cerisiers en fleurs tandis que sur le mont Takao les superbes érables rougeoient dans l’automne
Les couleurs vives des pigments minéraux bleu et vert étincellent, le poudroiement de feuilles d’or pour évoquer les nuages dissimulent en partie le paysage mais donnent un splendide éclat aux deux compositions
Les couleurs et les détails pittoresques situent ces œuvres dans le style décoratif des écoles Tosa et Kanô dont les peintures « Vues dans et hors de la capitale » décoraient les somptueuses demeures de l’aristocratie

Sur le Togetsukyô, des femmes se promènent, en partie dissimulées sous des Kazuki, des kimonos portés sur la tête comme un voile !
Les citadins enrichis, soucieux d’imiter le genre de vie de la noblesse, adoptèrent la mode des excursions pour aller admirer en se divertissant les beautés naturelles des alentours de la capitale
Le souvenir de ces moments festifs illustrés sur paravents furent un prétexte pour orner les pièces de réception des maisons de cette nouvelle bourgeoisie marchande

En partie dissimulés par de grand pins, des bancs recouverts de tissu rouge offrent une halte de détente…
Chacun des deux paravent décrit les habitudes des citadins se promenant nonchalamment le long de la rivière en contemplant le paysage
D’autres, debout sur un pont regardent au loin les collines aux pentes douces noyées sous les cerisiers exubérants ou admirent le rouge flamboyant des érables
Des échoppes de thé se sont installées près de la rivière afin d’accueillir les promeneurs pour une halte de repos
D’autres groupes de personnages, assis sur des nattes recouvertes de tissu rouge prennent un repas léger tout en devisant agréablement
Dans ce monde de divertissement réservé aux citadins nantis, les paysans croisés et vaquant à leurs occupations n’occupent qu’une place infime
J’ai consacré quelques articles au site d’Arashiyama où les excursions y sont toujours en vogue !
Cette série d’articles se terminera avec quelques peintures de l’époque Meiji ( 1868 – 1912)
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