Paris – Maison de la culture du Japon
« A l’aube du japonisme » – Maison de la culture du Japon – autre articles : I | II | III | IV | V
Sur l'invitation pressante de la France, décidée à rivaliser avec l'Angleterre pour la prépondérance commerciale en Asie, le Japon accepta de participer à l'exposition universelle de 1867 à Paris
Des articles de luxe d'une grande diversité, armes et armures, textiles, estampes, laques et céramiques de grande dimension, complétés d'antiquités furent rassemblés ...

Détail - Décor de grues aux ailes déployées sur fond bleu de cobalt
Le motif de grue comme symbole de longévité, est très souvent représenté sur les armoiries des clans guerriers
...et le navire chargé de les acheminer vers la France précéda celui de la délégation conduite par le demi-frère du Shogun, personnage influent et favorable à la modernisation du Japon

Plat en porcelaine à décor polychrome et or
Four d'Arita - Vers 1866 - 47 cm de diamètre
Décor exubérant d'une porcelaine destinée à l'exportation
Le Japon, engagé sur la voie du changement, trouva ainsi l'occasion de montrer la qualité de ses productions dans tous les domaines artistiques

Détail - Décors d'animaux fabuleux, de pivoines et de fleurs de lotus au milieu d'arabesques soulignés d'or à profusion
Maîtrise et perfection des céramistes d'Arita
Les œuvres exposées remportèrent plusieurs médailles d'excellence, prix qui permirent de stimuler l'inspiration des artistes, de renforcer leur persévérance dans la création et l'innovation

Bol avec couvercle et petite assiette de présentation - Porcelaine à décor bleu et blanc
Four de Hizen - Vers 1866
Modernité du motif répétitif de petites vagues serrées, grand classique de nos jours ! avec la technique traditionnelle du décor en bleu de cobalt sous couverte
Malgré l'enthousiasme du public venu en masse visiter les pavillons de l'Exposition, la préférence des Européens pour un certain exotisme était encore trop éloignée du goût artistique des Japonais

Bol avec couvercle et petite assiette de présentation en porcelaine "coquille d’œuf"
Four de Hizen - Vers 1866
Décor polychrome de phénix et de chrysanthèmes sur une porcelaine très fine
Ainsi, si toutes les pièces exposées furent admirées, beaucoup ne trouvèrent pas d'acquéreurs, à l'exception des céramiques vendues ou offertes aux musées parisiens
Il faudra encore quelques années avant que le Japonisme devienne à la mode !

Théière en porcelaine bleu et blanc
Manufacture de Kidjan - Kyoto - Vers 1866
Long texte calligraphié faisant l'éloge du thé réalisé en bleu de cobalt sous couverte
Le couvercle est orné d'un Shishi, chien-lion fabuleux protecteur
En Europe, les amateurs éclairés de l'art japonais traditionnel n'étaient encore qu'une infime minorité et craignaient -déjà- la dérive du mercantilisme qui ne tarda pas à envahir l'Occident vers la fin du siècle
Pour l'Exposition, des personnalités françaises ayant déjà voyagé au Japon, suggérèrent aux autorités japonaises de présenter aussi des livres illustrés de légendes et de contes populaires et des recueils de peintures et de dessins
Des commandes d'estampes, apparentées à toutes celles qui furent importées en grand nombre au début des échanges commerciaux dans les années 1860, furent alors passées à différents peintres représentants de l'Ukiyo-e
Mais ce mouvement artistique étant arrivé à son déclin à l'époque, les descriptions de scènes du théâtre Kabuki ou des compositions historiques épiques sont alors produites dans un style très grandiloquent

Utagawa Yoshitsuya - Détail d'une histoire classique d'exploits guerriers
Le style artistique témoigne de la décadence de l'art de l'estampe à la toute fin de l'ère Edo
Des peintures attribuées à Hokusai refermera cette série d'articles
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Paris – Exposition « A l’aube du japonisme » – Maison de la culture du Japon
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